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Maurice Blanchot (1907-2003)

L’entretien infini (1969) Riassunto

“Scrivere, l’esigenza di scrivere : non più la scrittura che si è sempre posta ( per una esigenza per niente evitabile) al servizio della parola o del pensiero idealista, cioè moralizzante, ma la scrittura che, per sua propria forza lentamente liberata ( forza aleatoria d’assenza), sembra non consacrarsi che a se stessa restando senza identità e, poco a poco, sprigiona tutt’altre possibilità, un modo anonimo, distratto, differito e disperso d’essere in rapporto per cui tutto è messo in causa, e anzitutto l’idea di Dio, dell’Io, del Soggetto, poi della Verità e dell’Uno, poi l’idea del Libro e dell’Opera, in modo che questa scrittura ( intesa nel suo enigmatico rigore) , lungi dall’avere come scopo il Libro, ne segnerebbe in qualche modo la fine : scrittura che si potrebbe dire fuori discorso, fuori linguaggio.”

Mais nous devons aussi admettre que la littérature, actuellement du moins encore, constitue non seulement une expérience propre, mais une expérience fondamentale, mettant tout en cause, y compris elle-même, y compris la dialectique (…) l’art est contestation infinie.

Maurice Blanchot


collection S et G. Hansel
provenant du Nouvel Observateur du 27 février 2003

Effacé avant d’être écrit. Si le mot trace peut être accueilli, c’est comme l’index qui indiquerait comme raturé ce qui ne fut pourtant jamais tracé.

Toute notre écriture— à tous et si elle est jamais écriture de tous — serait ainsi : le souci de ce qui ne fut jamais écrit au présent, mais dans un passé à venir.

Maurice Blanchot, Le pas au-delà

Maurice Blanchot est mort le jeudi 20 février 2003 à l’âge de 95 ans.

Per rendere simbolica tale data, il 20/02/03 segna anche la data di morte della letteratura così come l’abbiamo conosciuta e amata ( gdm)

“L’INSTANT DE MA MORT ?”

L’instant de ma mort ? : sous ce titre d’une évidence énigmatique, Maurice Blanchot nous offre un court récit qui éclaire l’improbable destin d’un homme. L’histoire se passe à la fin de la guerre. Le narrateur raconte les circonstances qui le menèrent devant le peloton d’exécution formé par l’occupant, et le concours de circonstances qui le sauva d’une mort promise. Le livre s’arrête au moment même ou la vie quotidienne semble reprendre le dessus. Via l’anecdote d’un manuscrit perdu, une dernière page viendra clore le récit, nous indiquant, de loin, le sens probable d’un livre, le sens possible de la littérature.

On sera naturellement tenté d’attribuer l’admirable rigueur du texte à la sérénité inquiète d’un écrivain qui, âgé de 87 ans, se sent, plus que jamais, appelé, seulement appelé par l’absolue nécessité d’écrire.

La nudité de la narration, une sorte de neutralité qui semble d’emblée requise par la brutalité des faits, frappe d’autant plus qu’un certain nombre de détails donnent à penser qu’il pourrait s’agir là d’un récit autobiographique. “Je sais » : ce sont les mots du narrateur lorsqu’il décrit la résistance passive de cet « homme jeune » qui n’accepta qu’en faisant face d’être chassé de chez lui par une troupe nazie. C’est toujours avec le même tranchant, qu’il nous rappelle, véritable citation gravée dans sa mémoire, cette ultime requête formulée à l’ennemi, avant d’être fusillé: « Faites au moins rentrer ma famille. »

La vraie grandeur du livre sera de s’en tenir à ce registre, de ne pas détourner le récit de sa logique impitoyable: un pur constat, la description de la suite, du nouveau tour pris par les événements puisque le narrateur est là pour nous les rapporter.

Ainsi, l’auteur ne dira rien ou presque de son intimité avec la mort. Le récit se devra d’être bref. À très peu près, des faits et gestes; pratiquement rien de plus. Pas de tentation de rechercher un sens à cette épreuve, pas de tentative d’interpréter ce qui, d’ailleurs, s’explique assez par l’enchaînement des faits pour se passer de commentaire (…)

De fait, comment réconcilier d’une part la légèreté « irréelle» éprouvée devant la mort – « une sorte de béatitude (rien d’heureux cependant) » – et de l’autre, le poids sur la conscience d’une vie sauvée « parce que même aux yeux des Russes, il appartenait à une classe noble ». Gravité de la question; il faut savoir s’en satisfaire.

Le lecteur qui en restera là aura effectivement touché toute une réalité essentielle de ce livre, qui nous rapporte l’épisode de la vie d’un homme qui a vu, de ses yeux vu, la mort pointer au bout des fusils de l’ennemi. Même s’il n’y a pas, parce qu’il n’y a pas, ici, de savoir de la mort, parce qu’on lira, toutefois, la forte lucidité de l’écrivain qui nous adresse ce qu’il sait ignorer, le livre est riche d’enseignement.

Ainsi, parlant de la légèreté: « Je sais, j’imagine que ce sentiment inanalysable échangea ce qui lui restait d’existence. Comme si la mort hors de lui ne pouvait désormais que se heurter à la mort en lui. ” Je suis vivant. Non, tu es mort. ” » On le pressent alors, comme toujours dans les livres de Maurice Blanchot, le récit ouvre plus secrètement les chemins d’une forte méditation, qui revient de fait, sinon de droit, à la littérature. Qui pourrait dire, en vérité, voilà comment j’ai vécu ma mort…

L’instant de ma mort désigne, au mieux, l’extrême moment de la vie. Il nous renvoie, d’abord, à la façon dont fut vécue l’attente. Dès lors, le récit parle d’un futur antérieur. Il dit, entre les lignes, confiant l’intraduisible ou l’inanalysable à la littérature, comment un homme aura dû vivre, aura pu vivre, partant de là, en attendant sa mort.

Il vit depuis comme si la mort vivait en lui. Il vit encore comme si l’attente l’avait à jamais délesté de tout le poids du monde, comme si attendre alors c’était déjà mourir en attendant la mort.

Qui sera, quel sera 1 ‘homme qui signe, dorénavant, ces lignes? Dans une telle perspective, qui pourra distinguer la part du rêve, de la réalité? Fiction, cette auto-initiation à la mort ou récit de formation? Un véritable compte rendu du réel ou l’oeuvre pure de l’imagination?

Pour importantes qu’elles soient les réponses resteront secondaires. Précisément, et n’est-ce, ici, le sens le plus fécond de l’histoire, tout se passe, d’abord, en deçà de l’analyse et de l’interprétation (…).

Sachons alors apprécier l’irremplaçable vertu de la littérature quand elle s’attache à ce qui résiste à l’analyse, lorsqu’elle s’attaque à « l’impossible » pour délivrer son message essentiel, pour réveiller, sans un mot de trop, l’avenir de notre vie tel qu’il était écrit.

© Didier Cahen / éditions Kimé

FONTE : http://www.alalettre.com/blanchot-intro.htm

IL SITO BLANCHOT: http://www.mauriceblanchot.net/

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